La région Auvergne-Rhône-Alpes figure parmi les premières régions européennes en microélectronique car elle présente la plus forte concentration nationale d’industriels de ce secteur, tout particulièrement avec son écosystème grenoblois, ce qui en fait une région de premier plan au niveau européen. Le tissu régional compte de nombreuses entreprises de toute taille : fabrication de composants électroniques (STMicroelectronics, Aledia, Lynred, …), de matériaux (Soitec, Air Liquide, …), offre logistique, de conception de circuits intégrés (Dolphin, Asygn, Kalray,… ), équipementiers ; ainsi que des laboratoires et centres technologiques qui contribuent à sa richesse. En particulier, le CEA-Leti, avec ses 2000 collaborateurs, est l’un des principaux centres européens de recherche en micro et nanoélectronique.
L’industrie des semi-conducteurs fabrique des composants électroniques, indispensables à de nombreux produits tant pour des objets dont ils constituent le cœur, comme les ordinateurs ou les téléphones portables, que pour des objets plus traditionnels, comme les voitures, les avions, les dispositifs médicaux, où leur part est en croissance très sensible. Apportant mesure, intelligence et action dans de nombreux produits, ils contribuent à la numérisation et permettent de nouveaux usages nécessaires au monde de demain (mobilité électrique, éco-responsabilité et énergie, télécommunications, technologies de l’intelligence artificielle, usine du futur).
Les composants microélectroniques sont d’une importance stratégique majeure, comme les crises géopolitiques récentes l’ont souligné, non seulement pour le développement d’outils numériques plus performants et plus durables, mais également pour soutenir l’ensemble des filières qui les utilisent et qui fondent notre économie.
L’industrie de la microélectronique s’appuie sur des procédés de fabrication très sophistiqués qui demandent de contrôler des empilements de matériaux quasiment à la monocouche atomique et avec des précisions de quelques dizaines de nanomètres (soit environ 10.000 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu) ainsi que de maîtriser les impuretés à des niveaux drastiques.
C’est pourquoi la fabrication a lieu en « salle blanche » : l’air y est filtré et entièrement renouvelé. La fabrication mobilise également des machines très perfectionnées pour réaliser les différentes étapes nécessaires à la fabrication de ces composants microélectroniques.
L’engagement de la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour le développement de cette filière s’est traduit dès 2017 par l’adoption d’une stratégie régionale relative à la microélectronique.
En 2023, une nouvelle étape s’est ouverte avec le projet d’intérêt commun européen pour la microélectronique (IPCEI ME-CT) réunissant de nombreux partenaires européens et impliquant en Auvergne-Rhône-Alpes des entreprises leaders comme STMicroelectronics, Soitec, Lynred, Aledia et Teledyne e2v, une vingtaine de PME et ETI régionales, ainsi que des laboratoires publics, au premier rang desquels le CEA Leti qui est le partenaire central de recherche technologique et de transfert vers l’industrie.
Dans le cadre de ce partenariat renouvelé, le CEA porte un programme d’investissement d’ampleur nommé INVEST2030-200, pour permettre l’acquisition d’équipements de R&D de pointe destinés à mener des partenariats de recherche et d’innovation avec les entreprises régionales dans le domaine de la diversification (dite « more than Moore »), afin d’assurer leur avance technologique et leur rang à l’échelle européenne et mondiale.
La Région Auvergne-Rhône-Alpes s’est engagée sur le principe de soutenir ce programme pluriannuel de 60 M€ d’investissement à hauteur de 30 M€. Il vise l’achat d’une trentaine d’équipements de réalisation technologique de semi-conducteurs. Ces équipements traitent les étapes clefs de la réalisation des semiconducteurs telles que la lithographie, l’implantation ionique, les traitements de surface, le dépôt, la gravure, la caractérisation.
La première tranche d’investissement sur ce projet Invest200-2030 concerne 6 premiers équipements pour un budget total de 14M€, soutenus à hauteur de 6M€ par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et 1 M€ par le FEDER. La seconde tranche permettra l’acquisition de 11 autres équipements pour un budget total de 15,522 M€, soutenus à hauteur de 7,761M€ par le FEDER. Ces financements permettent également de soutenir les travaux d’installation et de raccordement de ces machines complexes.
Parmi les investissements soutenus par le FEDER dans le cadre de ces deux premières tranches figurent les équipements installés dans les salles blanches du CEA : un implanteur fort courant et un équipement de dépôt de couches minces par pulvérisation cathodique.
